Intervention

VOTER ET FAIRE VOTER, PREMIER PAS POUR RENFORCER L’EXPRESSION CITOYENNE DANS LES QUARTIERS

Projection documentaire / juillet 2024

Sur la base de ses 10 ans d’expérience en action culturelle et 20 ans d’expérience en journalisme, l’association la fabrique documentaire (Paris 18e) appelle à voter pour faire battre l’extrême-droite aux élections législatives, et s’engage en faveur de l’expression citoyenne dans les quartiers.

Depuis le 9 juin au soir, branle-bas de combat dans les mondes médiatique, associatif et culturel, au sein desquels nous agissons : l’extrême-droite, avec son projet politique anticonstitutionnel fondé sur la préférence nationale, est désormais la mieux placée pour prendre le pouvoir lors des prochaines élections législatives. Ce constat, largement partagé, nous inquiète. En République, comment comprendre qu’accède au pouvoir un parti héritier de la collaboration et du colonialisme ultra, qui prône de retirer des droits aux plus vulnérables plutôt que de renforcer leurs chances de s’épanouir dans la société ? Comment accepter de voir la France, pays si riche de sa diversité naturelle et culturelle, gouverné par un parti qui vote contre toutes les avancées du droit environnemental, et dont nombre de cadres sont condamnés pour politiques discriminatoires ou injures raciales ? Comment ne pas être effrayé de voir la France gouvernée par un parti hostile aux binationaux et aux étrangers pauvres, mais complaisant face aux puissances internationales les mieux armées et les plus agressives d’Europe, dont il est financièrement redevable ?

L’évidence est pour nous d’appeler à voter massivement les 30 juin et 7 juillet, et de le faire pour éviter qu’arrive au pouvoir en France une famille politique dont le Brésil, les Etats-Unis, l’Inde, Israël, la Russie entre autres, peuvent témoigner de ce qu’elle signifie en termes de régression démocratique, sociale, environnementale, humanitaire et de droits des minorités. Mais cet appel au vote ne suffit pas. Il nous faut redoubler d’action.

Depuis 2005, la fabrique documentaire produit des reportages sur quatre continents, qui ne seraient pas possibles sans liberté de circulation et d’information. Conscients de la dépendance économique des principaux médias en France et de son impact sur la situation politique actuelle, nous consacrons désormais une part substantielle de notre bénéfice annuel au financement de médias indépendants.

Depuis 2015, à travers deux festivals gratuits, en plein air et au plus proche des habitant.e.s, la fabrique documentaire développe une action cinématographique dans le Nord-Est parisien en faveur de la mixité sociale et de l’écologie. Ouverte à tout public, celle-ci s’adresse notamment aux résident·e·s des quartiers populaires, ainsi qu’à des personnes fragiles – sans-abris, résident·e·s d’Ehpad, enfants… – tout en essayant de les intégrer davantage dans la ville. Plus de 35 % de notre public n’est pas né en France. Plus de 60 % des participant·e·s à nos festivals l’année dernière y ont fait au moins une rencontre.

Aujourd’hui financée partiellement par l’Etat, cette action culturelle ne pourra qu’entrer en contradiction avec un gouvernement favorable à la préférence nationale. Mais elle se poursuivra, et elle se poursuit dès à présent en renforçant sa présence sur le terrain. Pour construire avec les habitant·e·s des quartiers populaires une expression citoyenne sur des thèmes aussi sensibles que « juifs et musulmans » ou « jeunes pour le climat ». Nous programmons également des séances pour parler de participation et d’engagement politique dans ces quartiers qui, jusqu’à présent, votent relativement peu. Avec une méthode faite d’écoute, de dialogue et de partage, qui nous semble un horizon pour ce pays si riche de sa diversité.

Le bureau et les associés de la fabrique documentaire, le 26 juin 2024

N.B. : Projection-débat spéciale le 3 juillet 2024 à la Cabane Davout (75020)

Ciné-débat "Josep", 03/07/2024

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[Image de fond : Festival Ciné-Voisins le 17 juillet 2021 au square Léon Frapié (Paris 20e) – Photographie © Cyril Badet]