Intervention

Ciné-Jardins 2024

Projections plein air / septembre 2024

UNE SOCIÉTÉ CONVIVIALE, OÙ TOUTES LES ESPÈCES SAURONT COHABITER

Du 22 août au 14 septembre 2024, la fabrique documentaire présente la 10e édition de Ciné-Jardins.

Ciné-Jardins a 10 ans : d’abord cantonné au documentaire dans les jardins partagés, notre festival de cinéma en plein air et d’écologie a grandi au fil des années pour aborder tous les genres de cinéma (fiction, animation…) et tous les lieux où l’humain côtoie d’autres espèces dans les quartiers populaires du Nord-Est parisien : parcs publics, fermes urbaines, cités-jardins, jardins familiaux, rues végétalisées…
Mais l’idée de départ est restée la même : faire découvrir des lieux de nature dans des quartiers méconnus de la ville (visite guidée du jardin à 18h), favoriser des rencontres entre habitant·te·s d’horizons divers (buffet participatif tendance bio végétarien), réfléchir et se mobiliser ensemble autour des questions d’écologie (film).
Et ça a plutôt bien marché. En 9 éditions, ce sont plus de 11 000 personnes qui ont partagé cette expérience avec nous, dont plus de 2 000 en 2023. Parmi ces dernières, 40 % étaient nées hors de France, l’âge moyen était de 25 ans, les deux tiers ont fait au moins une rencontre durant le festival, les trois quarts sont reparties avec l’envie de se mobiliser davantage pour l’écologie.

En dix ans, qu’avons-nous appris ? Que même si ses limites éclatent au grand jour, la planète est encore plus vaste et plus diverse que nous le pensions. Tout le monde – c’est-à-dire tous les êtres vivants – s’y presse pour y vivre la meilleure vie qu’il peut. Les humains ne sont pas seuls, leur épanouissement passe par des relations harmonieuses avec les autres Terriens. Mais la vie est précaire. C’est ce que tou·te·s ont en commun.

En musiques, en visites de jardins, en repas partagés, en films, Ciné-Jardins 2024 raconte cette histoire. Nanouk l’esquimau risque sa vie et celle de sa famille à chaque geste accompli sur la banquise arctique. Des manchots empereurs se repassent un œuf de pattes à pattes pour éviter que leur futur bébé ne se fracasse sur le sol antarctique (La Marche de l’empereur). Des humains détruisent tout sur leur passage à mesure que la société industrielle se répand dans l’Ouest des Etats-Unis (Birds of America). Des enfants partent à la recherche de leur père happé par la grande machine économique en Amérique latine (Le Garçon et le monde, Mia et le Migou). D’autres enfants ressentent leur solitude d’humain et fraternisent avec les poissons au Japon (Ponyo sur la falaise)… Et pendant que ce monde s’affole (Koyaanisqatsi), des femmes nigériennes marchent de plus en plus loin pour aller simplement chercher de l’eau (Marcher sur l’eau). Certes, des humains ouvrent d’autres voies : dans la riche Suisse, des citoyenn·ne·s essaient de régénérer la terre plutôt que de la détruire (Wild Plants). Mais au final, il nous semble utile de clore ce parcours par la simple observation de baleines, mammifère cent fois plus ancien que l’humain et qui a su de longue date construire une vie en harmonie avec les autres espèces (Les Gardiennes de la planète… discret hommage à Paul Watson). Ciné-Jardins est gratuit : nous vous invitons, au sens littéral du terme, à ce grand voyage à travers quatre continents et océans.

En France, l’été 2024 s’est ouvert sur un risque historique de repli sur soi. Mais grâce à l’action déterminée de quelques un·e·s, et à la prise de conscience du plus grand nombre, nous avons su collectivement réagir pour éviter le pire et ouvrir une parenthèse olympique enchantée, faite de l’accueil joyeux du monde entier et de la célébration de sa diversité. Cette parenthèse se poursuit ces jours-ci par les jeux paralympiques, dont les athlètes sont d’immenses modèles de résilience et d’humanité.

Ciné-Jardins aimerait poursuivre cette parenthèse enchantée, le plus longtemps possible : c’est pourquoi nous nous adressons particulièrement aux enfants, avec six séances très accessibles au public le plus jeune, et la projection de courts métrages d’écologie réalisés par des enfants de la Goutte d’Or (Paris 18e). Mais 10 ans est aussi l’âge de l’autonomie de pensée. « J’appelle conviviale une société où l’outil moderne est au service de la personne », écrivait Ivan Illich en 1973, à l’époque où la société industrielle commençait à douter d’elle-même. A Ciné-Jardins, nous appelons de nos vœux une société conviviale, où toutes les espèces sauront cohabiter.

Benjamin Bibas et Marine Cerceau, coordination Ciné-Jardins 2024

En savoir plus :
– Télécharger le programme 4 pages en .pdf
– Le site de Ciné-Jardins 2024
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– Visionner la bande-annonce :