Intervention

Ciné-Jardins 2025

Projections plein air

Festival de cinĂ©ma en plein air et d’Ă©cologie

L’ECOLOGIE, ZONE A DEFENDRE, ZONE A ETENDRE

L’annĂ©e 2025 a Ă©tĂ© marquĂ©e en France par un recul environnemental sans prĂ©cĂ©dent depuis vingt ans : prĂ©cisĂ©ment depuis 2005, l’annĂ©e oĂč l’ajout d’une Charte de l’environnement Ă  la Constitution a fait de cette question un enjeu de droits fondamentaux. Le dĂ©but de l’étĂ© a Ă©tĂ© chaud. On a appris successivement qu’une majoritĂ© de parlementaires s’apprĂȘtait Ă  voter une loi pour reprendre la construction d’une autoroute arrĂȘtĂ©e par dĂ©cision de justice, au mĂ©pris Ă  la fois de la protection de la biodiversitĂ© et de la sĂ©paration des pouvoirs. Puis que la France avait augmentĂ© ses Ă©missions de gaz Ă  effet de serre au premier semestre, une premiĂšre depuis 2005 autant qu’un affront Ă  l’Accord de Paris. Enfin qu’une nouvelle loi autoriserait Ă  reprendre l’empoisonnement des sols au nom du rendement agricole (et des firmes agroindustrielles), malgrĂ© la somme d’études scientifiques prouvant dĂ©sormais les consĂ©quences catastrophiques d’une telle mesure sur la santĂ© vĂ©gĂ©tale, animale et humaine*.
[* mesure censurée par le Conseil constitutionnel le 06/08/2025, MAJ]

Ce recul historique arrive six mois aprĂšs l’élection d’un prĂ©sident Ă©tasunien qui multiplie les attaques contre l’environnement, les Ă©trangers et la dĂ©mocratie. Des attaques qui trouvent un Ă©cho en haut lieu dans la vie politique française : sous l’influence de ses rangs les plus conservateurs, il est de bon ton de trouver que l’Etat de droit n’est pas intangible, que les expulsions d’immigrĂ©.e.s doivent augmenter en flĂšche, et donc que la crise environnementale n’est plus une prioritĂ©. Voire n’est plus une rĂ©alitĂ©.

Cette vision est un renoncement. Elle contredit vingt ans de consensus français et europĂ©en sur la nĂ©cessitĂ© de diminuer l’impact des activitĂ©s humaines sur la nature, et de protĂ©ger les humains face aux catastrophes environnementales qu’ils ont dĂ©clenchĂ©es. Elle trahit une double obligation de solidarité : celle avec les pauvres, souvent des Ă©tranger.e.s, qui sont le plus exposĂ©.e.s Ă  ces dangers ; mais aussi la solidaritĂ© que notre pays, qui a tant bĂ©nĂ©ficiĂ© de la rĂ©volution industrielle, doit aux pays qui continuent aujourd’hui encore d’en subir les effets.

Dans un monde bouleversĂ© oĂč les criminels contre l’humanitĂ© survolent ou foulent le sol europĂ©en sans ĂȘtre inquiĂ©tĂ©s, ce constat fulgurant – car l’annĂ©e derniĂšre nous n’aurions rien Ă©crit d’aussi alarmant – nous oblige. A continuer de diffuser des connaissances, des rĂ©cits, des pensĂ©es qui invitent l’humain Ă  se concevoir partie prenante de son environnement. A rencontrer et Ă©changer davantage avec le public de CinĂ©-Jardins, qui s’intĂ©resse et fait l’écologie au quotidien. A affirmer avec plus d’impact, dans l’espace public, que l’écologie est une chaine de solidaritĂ© qui relie l’ensemble du monde vivant, avec une attention plus particuliĂšre portĂ©e aux autres espĂšces ainsi qu’aux sans-voix, aux sans-papiers, aux sans-abris, aux sans-droits. Une oasis foisonnante de vie en danger, une zone idĂ©ale de considĂ©ration mutuelle et de droits pour tou.te.s, qu’il nous appartient plus que jamais de dĂ©fendre et d’étendre.

Benjamin Bibas et Marine Cerceau, coordination Ciné-Jardins 2025

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